Projets et Collaborations

Performances

Dans la vie d’un compositeur de musique électroacoustique, la performance est très peu présente. En effet, le compositeur compose en général dans un studio à l’écart de toute scène. Pour réintégrer un aspect d’interprétation musicale en face d’une audience, il n’a que la diffusion spatialisée de ses pièces. Mais il s’agit surtout d’une diffusion et non d’une « recréation de l’oeuvre », comme pourrait le faire un instrumentiste. Pour ma part, j’ai eu l’envie de privilégier dans ma musique l’aspect performatif. Que ce soit par la composition en direct, qu’on appelle improvisation, ou par l’instauration de projets nécessitant plus de préparation formelle, j’ai eu l’envie d’être sur scène et mis en scène.

DAÏMON. De Socrate aux drones

Qui sont les « daïmons » qui nous entourent aujourd’hui ? Peut-on encore entendre leurs voix ? Sont-ils plus proches du « démon » qui parle à l’oreille vigilante de Socrate, intermédiaire entre les dieux et les hommes ? ou du « familier » qui tourmente l’âme par les actions malines de la sorcellerie médiévale ? ou encore du génie ambivalent qui conseille et tente, qui sermonne et punit, image populaire de la psychè où s’affrontent les forces contradictoires de la conscience et de l’inconscient ?

C’est toute une histoire des voix contrariées de la raison qui se dessine dans cette conférence/performance improvisée où la philosophie dialogue avec la musique et la vidéo, où les voix se mêlent et se disputent, résonnent et s’annulent, s’éclairent et se brouillent… pour laisser venir le « daïmon » contemporain sous la forme d’un drone « autonome » qui fait irruption et perturbe par les images…

Un jeu de regards s’amorce alors, incertain, conflictuel, dérisoire et décisif, entre la machine qui prend des images en permanence et notre regard qui essaie de la saisir sans parvenir à décider s’il s’agit de la menace d’un œil absolu, le réconfort d’un miroir narcissique ou l’appel à une autre clairvoyance.

Sur le plateau, un philosophe, un musicien, un réalisateur, vont donc chercher, hésiter, discuter, s’exposant à ce qui peut arriver avec les machines et avec le public pour ce qui reste durant cette résidence une expérimentation en cours.

Ars Vitae

Dans le cadre du projet « Percolaris » pour la galerie Arondit, Lia Giraud (artiste) propose une carte blanche à Ludovic Duhem autour de la « techno-esthétique ». Une conférence/performance intitulée Ars vitae ou comment apprendre à vivre avec l’altération technologique est proposée avec la complicité du compositeur et artiste sonore belge Raphaël Vens.
Intégralement improvisée, dans son texte comme dans sa composition sonore, cette conférence/performance tente une incursion dans la redoutable question de la relation entre vie et technique en rencontrant une série de personnages comme Platon, Nietzsche, Bergson, Canguilhem, Leroi-Gourhan, Simondon… laissant s’esquisser une genèse du sens, des idées émergentes, une prise de position aussi quant à l’impossible arrachement de la technique à la vie et à l’artificialisation envahissante de nos existences : intensifier la vie en incorporant la technique autrement. Aucune leçon mais des phrases laissées, déposées, tenues souvent, usées et imprécises parfois. La musique propose, anticipe, retarde, recouvre, montre aussi une autre forme de vie, une autre signification de la vie qui va, peuplée de d’intensités variables et de dialogues amorcés.

Le bruit des pierres

Projet en collaboration avec Stéphanie Laforce, qui entend faire découvrir et investir musicalement des lieux insolites ayant un cachet historique et culturel. L’idée est de concevoir un spectacle complet en fonction du lieu et de son histoire. Dès lors nous créons des performances audio-visuelles complètes in situ : un concert de musique électroacoustique, parfois accompagné d’un visuel (vidéos, diapositives,…) d’une ambiance lumineuse, de la musique électronique live, d’un jeu sur des instruments poétiques inventés ou recréés, de textes contés par un acteur, de chants lyriques, de magie, etc.

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Unmapped

J’ai eu l’occasion d’être invité à participer en temps que musicien invité au concert d’Unmapped dont la description se trouve ci-dessous. Unmapped était invité à faire deux soirées de concert à l’Altes Finanzamt à Berlin (lieu d’expérimentation artistique en tout genre).
Unmapped, collectif de musiciens et de compositeurs à géométrie variable est dédié à la musique électroacoustique improvisée. Fondé en 2007 et composé actuellement d’une dizaine de membres, il se veut un « laboratoire » visant à repousser, par l’expérimentation, les limites expressives des technologies musicales actuelles et à atteindre de nouvelles formes de virtuosité.

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Ephemerides

Duo entre un chanteur/improvisateur vocal, Anaël Honings, et l’électronique que je pilote. Le travail de la voix est toujours essentiel : il s’agit de l’instrument le plus naturel et le plus centré sur le corps, et, probablement, de l’organe à l’origine de la musique. A l’opposé, les outils issus de l’informatique sont très complexes, basés sur deux mille ans d’évolution technologique, les moins liés (a priori) à une forme d’humanité. Le contraste de ces deux instruments antagonistes était donc intéressant à explorer. Le principe est simple : le chanteur, Anaël Honings, improvise des chants, des sons, des onomatopées, des caquètements, ou autre borborygmes vocaux, avec, parfois, l’un ou l’autre petit objet autre que la voix pour multiplier les sonorités, tandis que je l’enregistre et transforme ce qu’il produit en direct. Des paysages sonores se créent et se déploient, résultat d’un dialogue sans cesse renouvelé entre les deux musiciens. C’est véritablement un voyage dans un monde sensible qui serpente entre musique, bruit et cri primal.

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Ozo’s Meca-electric Lab

Collaboration avec Stéphanie Laforce, Bruno Devuyst et Olivier Meunier. Il s’agit d’une recherche poétique à partir d’instruments fabriqués, de lutherie électronique et de corps sonores « bricolés » afin de créer une musique sur laquelle se greffe la transformation d’images vidéo. J’ai travaillé pour l’occasion avec des outils d’enregistrement et de transformation du son en temps réel conçus avec Max/Msp, permettant de reprendre en direct les sons joués par mes collègues, Stéphanie Laforce et Bruno Devuyst.

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Les miniature confidentielles

Les Miniatures Confidentielles (Damien Magnette & Raphaël Vens) est un projet d’improvisation électroacoustique in situ prenant place dans l’espace public intérieur ou extérieur. Le dispositif est simple : nous utilisons le mobilier urbain comme de multiples instruments que nous amplifions à l’aide de micros de contact. La musique ainsi produite est diffusée en direct sur une fréquence radio que les spectateurs captent à l’aide de radio-balladeurs préalablement distribués. Ainsi, la performance est suivie en direct par les spectateurs présents sur le lieu ainsi que par les auditeurs écoutant cette fréquence chez eux.

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Galerie « L’intérieur »

Dans la continuité des explorations avec Bruno Abt, nous avons eu l’opportunité de créer avec Grégory Plouy un visioconcert dans la galerie « L’intérieur » à Lille. Il s’agissait de créer des interactions entre les images poétiques mixées en temps réel avec un mélange des univers sonores de Bruno Abt et de moi-même. Le travail de Grégory Plouy s’apparente à une peinture en perpétuel mouvement, parfois abstraite, s’apparentant tantôt à du Kandinsky, tantôt à du Polliakoff, et parfois figurative oscillant entre l’impressionnisme et l’expressionnisme. L’improvisation électroacoustique proposée suivait les mouvements et les évolutions de genre des images en alternant des sons inouïs, poétiques, transfigurés et des matières sonores plus concrètes, plus proches d’une réalité auditive connue.

Raph-sessions

En 2004 j’ai commencé avec Bruno Abt un travail de recherche basé sur l’improvisation sur différents dispositifs électroacoustiques. Nous les avons appelés « les Raph-sessions » ; il en existe plus ou moins une vingtaine qui utilise divers lieux et différents corps sonores, ainsi que plusieurs dispositifs de prises de son.
Les aspects les plus travaillés ont été le geste, la conception du dispositif d’enregistrement, le lieu comme paramètre de l’espace interne d’une improvisation, et l’utilisation de moyens électroacoustiques pour un enregistrement acoustique.

Installations

Fréquences Antiques

Inspirée d’une pratique antique insérant des vases dans les murs afin d’améliorer l’acoustique des salles. Cette oeuvre, créée pour l’exposition Digital Contemplation dans l’abbaye de Villers-La-Ville est tournée vers le sens de l’oralité. Le grand vase de cette installation permet d’enregistrer les chants de chaque visiteur et de les transformer en chorale. Les chants se lie à ceux des autres visiteurs et ainsi permettre de créer une véritable musique de l’humanité. Cette oeuvre comme la langue est donc en évolution permanente et permet de réfléchir à la notion même d’évolution : des langues, des sonorités, des propos, de nos êtres…

Aside – Réminiscence

Sculptures sonores théâtrales interactive pouvant être placé dans des salons du château de Corroy-le-Grand pour l’exposition d’art numérique Exonumericart.
Dans le dédale du château, on peut croiser des silhouettes humaines, des personnages fantomatiques et hors du temps, qui, lorsqu’on s’en approche, racontent des poèmes anciens, des proverbes d’autrefois ou des histoires fantastiques en rapport avec les lieux… Il se crée une forme d’intimité et de confidence proche du théâtre et du conte.

Aside

Dans les anciens bâtiments de la brasserie Wielemans-Ceuppens, aujourd’hui BRASS (Centre Culturel de Forest), s’est déroulé le festival Chemins d’Onde. J’ai créé, pour l’occasion, une installation sculpturale dans les cages d’escaliers. On y rencontre des sculptures mannequins à tête de « haut-parleur dézingué ». Lorsque l’on s’en approche, elles murmurent des bribes d’un poème de Fernando Pessoa. Il se crée une forme d’intimité et de confidence proche du théâtre et du conte.

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Inside a body

Installation sonore octophonique produite lors des Nocturnes de la Chantrerie en 2005. L’installation transforme le bâtiment de l’Académie de Musique de Soignies en corps vivant géant que les êtres humains parcourent comme des globules rouges, alimentant ses cellules (classes de musique) d’énergie musicale comme souffle de vie.

Résurrection

Installation sonore produite lors des Nocturnes de la Chantrerie pour les dix ans de l’ouverture du cours d’électroacoustique de l’Académie de Musique de Soignies en décembre 2004. Elle tente de relier le passé au présent, par le biais de la musique et de construire un pont entre un compositeur contemporain et celui du 16ème siècle, Nicolas Payen, qui a séjourné dans l’ancienne chantrerie réputée de la ville de Soignies.

Festivals

J’ai participé à – et en ai organisé plusieurs – festivals d’installations sonores ou/et de musique électroacoustique.

ExonumericArt

Numéric’Arts propose la rencontre entre l’art numérique et le patrimoine médiéval belge, comme autant de résonances entre passé et contemporanéité réinterprétées par le spectre numérique : élément essentiel de l’expression de notre époque.
Dans un dédale intellectuel comme autant de mise en abîme du patrimoine immémorial de notre pays et la culture émergente de la scène numérique, les artistes vous invitent à une réflexion sous la forme d’une déambulation exploratoire. Tendant à renouer avec la tradition ancestrale d’inviter les artistes du moment dans un château à l’histoire incontournable, cet événement sera une belle passerelle entre la beauté du lieu et la force de proposition des artistes qui viendront exposer « en-les-murs ».

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Chemins d’onde Brass

Le collectif belgo-français Akousma s’est constitué autour d’une idée : proposer, à travers des installations musicales électroacoustiques, une expérience auditive qui soit en même temps une expérience du corps. Une déambulation pendant laquelle la traversée de l’espace architectural du BRASS (ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens aujourd’hui Centre Culturel de Forest) devient, chemin faisant, une traversée sensible des oeuvres.
J’ai créé pour l’occasion une installation sonore nommée Aside (« à côté »). Cette dénomination vient de l’endroit où elle était placée : dans les cages d’escalier du bâtiment. Cfr. la rubrique « installations sonores » pour plus d’information.

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Brussels meets Brighton Shunt-Londres

En 2008 se tenait Brussels meets Brighton à Londres. Ce festival, créé par Frédéric Monnoye, regroupait plus de cent artistes de disciplines aussi variées que la danse, la performance, la musique, le théâtre, la vidéo… Toutes les performances étaient enregistrées, filmées et diffusées en continu. Des vjs, djs et hackers réutilisaient ces flux pour les transformer et les diffuser en temps réel.
J’ai participé à ce festival avec Stéphanie Laforce. Nous avons produit des performances musicales à partir d’objets récupérés sur place (vieux piano désaccordé, vasques en métal,…). Nous avons aussi collaboré avec plusieurs artistes présent en participant à différentes improvisations.

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Frontière/grens/border Comines

Cet évènement est né suite à un workshop Max/Msp donné par Roald Baudoux à l’Académie de Musique de Soignies. L’idée première était d’utiliser les outils appris pour réaliser des projets concrets. Sans penser d’emblée à un festival, nous avions réfléchi à une idée de concert ou peut-être à des installations. Créer ce festival semblait finalement la meilleure solution pour lier les deux types d’évènement. Le projet Frontière/Grens/Border est donc apparu en référence à l’endroit accueillant le festival: Comines. En effet, cette ville, située en territoire flamand mais proche de la frontière française, fait partie de la Wallonie. Ce concept est aussi lié à l’évènement en soi : repousser – ou plutôt rendre floues – les frontières de la peinture, de la musique, du théâtre ou de la performance.

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Théâtre

Le théâtre est ma première passion. J’ai participé, plus jeune, à beaucoup de spectacles amateurs en tant qu’acteur. J’ai aussi eu l’occasion de m’exercer à la création de bandes-son pour ces mêmes spectacles. Aujourd’hui je garde le contact avec le milieu théâtral en continuant à créer des musiques de scène. Voici quelques exemples de projets théâtraux auxquels j’ai participé.

Le joueur d’échec

Zweig a créé un récit basé sur une méthode de torture psychologique utilisée par les nazis pour obtenir des informations confidentielles. Cette histoire plonge profondément dans les méandres de la manipulation mentale et de la résilience humaine face à des pressions extrêmes.

L’exploration de ce récit et sa reconstitution au travers d’un spectacle immersif ont été entrepris. Un univers principalement axé sur les aspects sonores et visuels a été conçu dans le but de capturer le jeu de pouvoir entre l’opprimé et l’oppresseur, entre un individu manipulé et un système où les normes ont été subverties. Les thèmes explorés comprennent la résistance individuelle face à l’oppression, la perte de repères moraux dans une société en crise, et la capacité de l’esprit humain à se reconstruire même dans les situations les plus éprouvantes.

Cette création résulte d’un désir profond : celui de transporter le public dans un voyage où réalité, rêves et cauchemars prennent vie. Cette histoire unique se ressent au plus profond de soi et dépasse les frontières du langage. Le spectacle est le fruit d’un travail interdisciplinaire de création, de collaboration et d’échanges, réunissant divers moyens d’expression tels que la lumière, le mouvement, les masques, les costumes, la scénographie, la réalisation, les ambiances sonores, la vidéo-projection et la participation active des spectateurs.

Strip-tease

Dans « Striptease », les protagonistes se dénudent de leur apparence et tentent de se libérer de leur cauchemar. Tantôt hilarants et déglingués, tantôt ensorcelants, devenus l’instrument du temps et des apparences, ces personnages ignorent tout de leur destinée et s’acharneront à jouer à cache-cache avec la mort. Invisible mais omniprésente, derrière une porte, un nuage ou dans une tasse à café. La mort se matérialise un peu partout dans l’oeuvre de Buzzati : « L’homme affronte la vie sans la comprendre et finit par la déchiffrer au moment où il meurt ».

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Cendre sur les mains

Deux hommes, dans un pays dévasté par la guerre, brûlent les morts. Une femme, laissée pour morte, se relève. Ils la nourrissent, prennent soin d’elle. Elle se joint à eux pour entretenir le bûcher. Elle ne leur parle pas. Sa présence bouleverse la vie des deux hommes.

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Lisez Freud, nom de dieu !

Dans cette « Pièce rapiécée », Alain van Crugten revisite et réaménage les textes de Witkiewicz, abordant sous la forme d’une tragi-farce les thèmes chers à l’auteur polonais.
Cela donne une pièce fondée sur les rapports oedipiens où la prédominance de l’élément burlesque n’enlève rien au sérieux du problème. Du début à la fin, il s’agit de rapports père-fils et mère-fils, que vient compliquer l’arrivée d’une seconde femme, une vamp parodique bien dans la lignée des personnages de Witkiewicz.
Ainsi, la psychanalyse appliquée peut ne pas être ennuyeuse, bien au contraire !

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Ciné-concerts

J’ai eu l’occasion de travailler avec le compositeur Christian Girardot pour créer des ciné-concerts (spectacles réunissant films muets des jeunes années du septième art avec de la musique créée spécialement pour accompagner ces oeuvres cinématographiques).

Dr Jekyll Mr Hide

J’ai créé avec Christian Girardot la bande électroacoustique et j’ai travaillé sur les transformations sonores du piano récupérées en direct.

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Metropolis

Musique mélangeant composition et improvisation. J’ai diffusé et transformé des sons pré-enregistrés, travaillés en lien direct avec les ambiances du film.

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Musiques actuelles

Bichrone

C’est avec Ephemerides que nous avons été invités au festival de Saint-Hadelin. Le cadre s’y prêtait fort peu à l’improvisation vocale et électronique. Nous avons donc créé un tout nouveau projet ainsi que 12 morceaux à caractère festif et dansant.

Autres

Musique pour video publicitaire Kitchy Bell
Rotary District conference habillage sonore
Audioguide
Geo – platini
The robot and the baby